• Parrainer une association susceptible d'apporter un soulagement au petit peuple haïtien ? Mes collègues écrivains et moi-même, mais aussi les compatriotes artistes ou sportifs, sommes souvent sollicités en ce sens. Parfois, certains d'entre nous sont tentés de dire : « Encore une association pour sauver Haïti ! » Les gens appelés à verser leurs dons, aussi. « Encore », tant il existe, dans les pays du Nord, d'associations œuvrant en faveur d'Haïti. « Encore », tant ce bout d'île caribe regorge d'ONG venues des quatre coins du monde ; certaines, n'ayons pas peur des mots, poursuivant des objectifs hélas pas toujours compatibles avec le bien-être collectif. « Encore », parce que l'opinion publique, surtout ceux qui apportent leur contribution, est en droit de se demander si ce pays, ce peuple sortira un jour du tunnel... Pourquoi alors accepter de parrainer HEE ? Parce que nous savons tous, en particulier, vous chers donatrice et donateur, que tout commence par et avec l'enfance. « Ti moun se lavi (l'enfant, c'est la vie », dit-on là-bas). C'est le grain, mis en terre, qui un jour deviendra arbre, pourquoi pas un vigoureux mapou, arbre symbole s'il en est d'Haïti. Pourquoi accepter de parrainer HEE ? Parce que l'équipe est composée de gens en qui j'ai toute confiance. Parce que je sais le président de l'association sensible, pragmatique, efficace ; je sais aussi et surtout son lien indéfectible à Haïti. Mais seul il ne peut rien. « Men anpil, chay pal ou (plus il y a de bras, moins lourde est la charge) ». Merci pour eux ! Merci pour nous !
    Louis-Philippe Dalembert
Louis-Philippe Dalembert est écrivain, l'une des figures marquantes de la littérature haïtienne contemporaine.
Né à Port-au-Prince, il a passé les premières années de son enfance dans le quartier populaire du Bel-Air.
Ses livres, publiés en France aux éditions Stock, Le Rocher et Le Serpent à Plumes, sont traduits en plusieurs langues.